Gestion des eaux et des aléas inondations dans le Bruilhois
Roquefort le 14
aout 2023
Roquefortaises, Roquefortais,
Nous sommes élus municipaux d'opposition et adressons
aux 110 familles sinistrées sur notre commune toute notre empathie.
Que pouvons-nous faire pour vous
aider ?
Résumé :
Voici une proposition : soit zéro centimètre d’eau dans les maisons ! Pourquoi pas ! Cela n'est possible que si nous mettons en place des Solutions Fondées sur la Nature et utilisons les expériences des anciens comme, par exemple, l’îlotage des maisons et des quartiers.
Ainsi la solution proposée par l’Agglo d’Agen via son
service GEMAPI (GEstion des Milieux Aquatiques et
Protection des Inondations) n'est pas une Solution fondée sur la nature. C'est une solution typique du
remembrement agricole qui a détruit les haies, les noues, les talus, les zones
humides véritables éponges anti crues.
Développons :
Les inondations dans le Bruilhois
ne peuvent être gérées que par une approche globale de la gestion des eaux. Le projet des 3 bassins écrêteurs
de crues n'est pas la solution ; au contraire il accentuera la vulnérabilité de
notre territoire.
Ce projet a
pour objectif de baisser le niveau d’eau dans les maisons de 50 cm : cela n’est
pas recevable.
Nous devons
avoir pour objectif ZERO centimètre d'eau dans les maisons.
Pour cela il faudrait 9 bassins ecrêteurs
ce qui est financièrement impossible. Mais nous disposons de 25 lacs
collinaires, utilisons les en partie pour ces écrêtements. En accord avec les
propriétaires bien entendu sinon le processus DUP sur lequel est basé le projet
controversé pourrait être mis en œuvre. Il le sera inévitablement en France car
la pénurie et les excès d'eau vont s'accentuer et l'EAU est un BIEN commun
inaliénable.
Pourquoi les administrés ne sont-ils
pas informés ?
Aucune réunion publique à l'horizon
?
Sommes-nous si incompétents ?
La mise en action de l'intelligence
collective n'est-elle pas un passage obligé à l'acceptation sociétale des
solutions à mettre en compétition ?
L'enquête publique qui a générée nos recours est
obsolète car elle date de 2015 et reste du type remembrement agricole.
Voulez-vous persister dans cette erreur dans les
aménagements de nos campagnes ?
De plus l’étude incriminée est basée sur une omission rédhibitoire : une digue au travers du lit majeur de notre ruisseau a été oubliée. Cette digue a pourtant géré 260 000 m3 de bassin écrêteur soit plus que ce projet ne prévoit (219 600 m3). Aujourd'hui cette digue a été arasée donc les 3 bassins écrêteurs sont inutiles et nous disposons de 3,725 millions d’€ pour aménager positivement notre territoire. Pour cela une nouvelle étude doit rectifier le projet et intégrer notamment la gestion des eaux usées qui entrent les premières dans les maisons. C’est ce que conseille le rapport du commissaire enquêteur.
Pourquoi cet aménagement est-il toujours procrastiné ?
Pourquoi le lotissement Bel Air n’est-il pas, comme tous les lotissements, protégé par un bassin d’expansion des eaux de pluie (600 m3) ?
Pourquoi les récupérations d’eau de pluie des maisons
du lotissement Bernadette à Roquefort ne sont-elles pas imposées aux centaines
de maisons construites et en construction notamment à Estillac
? C’est ce que préconise, depuis 2 ans, le guide de gestion des eaux de pluie
de l’AGGLO d’Agen.
Pourquoi les 2 ha d'ombrières
photovoltaïque de WALLIGATOR ne sont-ils pas équipés de récupération d’eau de
pluie notamment sous forme de réserves d'eau pour la lutte contre les incendies
? Non on préfère mettre des bâches à eau dont la durée de vie et l'esthétique
sont problématiques.
Nous devons atteindre 1 million de m3 d'expansion des eaux de pluie sur les 3 300 ha des bassins versants des 3 rivières : le LABOURDASSE, le MINISTRE, le SAMAZAN. Ainsi des dizaines d'aménagements sont à entreprendre comme par exemple le curages des 25 lacs ou des 2 km de fossé de l’Agropole à Estillac souillés par 500 m3 de vases noires alimentées par les matières grasses des usines agroalimentaires mal gérées par la station d'épuration depuis au moins une décennie.
Ces exemples montrent que les GEMAPI de des AGGLO ne
sont pas compétentes pour cette approche globale de la gestion des eaux : par
mission elles ne voient que les inondations alors que les solutions doivent
être intégrées et fondées sur la Nature. C’est ce que dénonce le rapport 20232
de la Cours des Comptes qui considère que c’est l’échelon départemental qui
devrait coordonner toutes les problématiques liées à l’EAU :
Inondations
– sécheresses – eau potable – ASSEC des ruisseaux –
gonflement des argiles – vie des sols – eaux
usées et phytoépuration -….
Ainsi
abattre 4 ha d'arbres de plus de 30 ans, comme le prévoit le projet mis en
cause, est contre-productif car les arbres
ralentissent les ruissellements et écrêtent naturellement les crues.
Ainsi détruire 3 zones humides, comme le prévoit cette
étude, va à l'encontre de l'objectif car elles sont une des adaptations
naturelles au problème des inondations.
Aucune gestion préventive des inondations n est en
place : il est pourtant facile d’alerter les administrés dès que 20 mm de pluie
tombent sur Laplume, Aubiac, Estillac, Moirax, Sainte Colombe,
Roquefort.
Pourquoi les Plans Communaux de Sauvegarde ne sont-ils
pas formatés dans ce sens ?
Enfin chaque maison, chaque pâté de maisons doivent se protéger par des ilotages pertinents : les batardeaux sont efficaces jusqu’à 80 cm de crues
Le phénomène El Nino sera à son apogée en décembre 2023 pour s’éteindre en juin 2024 : il augmente donc l’aléa inondation tant en probabilité qu’en intensité. Les 3 bassins écrêteurs ne seront pas prêts et il est prévu dans le rapport soumis à enquête une baisse du niveau de crue de 50 cm par ces 219 600 m3 de rétention ....
Conclusions :
Cette situation hautement probable sera un échec : comment allons-nous l’expliquer aux sinistrés ?
Allons-nous
prendre le risque sans remettre en cause l’étude initiale obsolète et fausse
par omissions ?
Revoyons
l’étude à l’aune de ce risque et finançons les aménagements du territoire
utiles non prévus dans l’étude initiale.
Nous
avons l’opportunité de créer un bassin démonstrateur où toutes les composantes
EAU seraient juxtaposées au lieu de subir la sectorisation de cette gestion.
C’est la conclusion du rapport 2023 de la Cours des Comptes qui suggère que ce
soit le département qui soit chargé de cette approche globale incluant
sécheresse – inondations – SaFN* – eau potable –
assainissements – eau verte et bleue - ….
*
SaFN : Solution à l’adaptation (climatique)
Fondées sur la Nature.
Voilà, chers Administrés, une analyse de la situation sur la gestion des eaux de notre commune et la préservation de nos maisons. Nous espérons que c’est un message d’espoir.
Nous souhaitons œuvrer pour le bien commun et les
intérêts de nos administres notamment nos plus proches voisins tous sinistrés.
Nous restons à votre écoute pour "expliquer"
nos approches et se retrouver lors d'une éventuelle réunion publique et si vous
nous invitez à découvrir vos lieux de vie.
Cordialement, les élus municipaux (commune
de Roquefort) de la contradiction :
Alain ZANARDO-Jacques FERRAT
PS1 : Cessons d’instrumentaliser la détresse et l’éco-anxiété des administrés à des fins politiciennes : Non les élus locaux ne peuvent pas et ne doivent pas interférer tant que le Tribunal Administratif n’a pas statué, c’est là un point fondamental en matière de séparation des pouvoirs en démocratie.
PS2 : Cessons de
stigmatiser les « écolos » via l’association SEPANLOG (Société
d’Études, de Protection et d’AMENAGEMENT de la Nature du Lot & Garonne) car
depuis un demi-siècle ils ont prouvés qu’ils sont
avant tout « écologues » bénévoles certes mais au service de TOUS et
surtout du bien commun : la NATURE.
PS3 : Cessons de
dresser les exploitants agricoles, contre les ENVIRONNEMENTALISTES : ils
veulent sauver les agriculteurs contre eux-mêmes par-delà les intérêts de leurs
corporations et la souveraineté alimentaire par conséquence. Certes aujourd’hui
un agriculteur se suicide chaque jour alors que les forces de police dénombrent
43 suicides en 2022 ce qui est évidemment à combattre.