Méthanisation communale.

Dossier accompagnant le courriel collectif à la mairie d’Estillac concernant la STEP de l’Agropole.

 

          Les 36 000 communes doivent s’équiper d’une unité communale de méthanisation dans le cadre de l’aménagement de leurs territoires.

Il s’agit de valoriser, au mieux, les effluents organiques liquides et solides. Ces effluents sont aujourd’hui soit non traités, soit mal traités et surtout non valorisés.

Il s’agit des jus des IAA, les eaux grasses, les graisses animales et végétales, les reliefs organiques des repas et de leurs préparations des restaurants mais aussi en 2023 des ménages.

 

Un nouveau gisement de biomasse méthanisable entre dans une filière de valorisation mature économiquement : c’est l’herbe des bords de route et surtout des délaissés mais aussi des tontes de terrains de sport (100 m3 par an et par terrain) ainsi que celle des particuliers dont les apports volontaires en déchetteries/recycleries/transformeries/ressourceries sont massifs.

Le faucardage avec ensilage est pratiqué par une dizaine de communes/département et entre dans au moins 15% du gavage quotidien des fermenteurs locaux

https://www.banquedesterritoires.fr/fauchage-des-bords-de-route-avec-recolte-de-lherbe-coupee-experimentation-qui-fait-ses-preuves-35

(Virazeil 47 https://cometh47.fr/actualites/ ).

 

Le fauchage raisonné assure un approvisionnement annuel et représente un coût de gestion des bords de route de 50€/km en moins.

https://www.dir.centre-ouest.developpement-durable.gouv.fr/le-fauchage-raisonne-c-est-quoi-a1162.html

 

Cette filière tonte/méthanisation/épandage des digestats organise un transfert de la fertilité des zones non cultivées vers les Surfaces Agricoles Utilisées (SAU)

 

Cette unité permet de soulager des stations d’épuration des eaux usées en déroutant tous les liquides dont le rapport DCO/DBO5 est supérieur à 2.

L’entretien et l’extension de ces STEP est ainsi minoré et différé. https://www.tlgpro.fr/2018/11/quest-ce-quune-step-station-depuration-des-eaux-usees/

L’énergie consommée par la STEP est fortement réduite et une énergie biogaz est produite.

 

          Un modèle agricole d’unité communale de méthanisation type bâche souple comme les réserves d’eau incendie : https://www.arcbiogaz.fr/

          Une installation fonctionne depuis une décennie à Castelmoron 47.

 

 

 

 

Hypothèses et calculs des potentiels nationaux métropolitains : 36 000 communes

 

Investissement = 500 000 €

Volume fermenteur : 800 m3 (2 x 400 m3)

Temps de séjour : 20 à 40 jours

20 à 40 m3 d’intrants par jour

 

80 ha SAU pour  l’épandage 

 

 

Sources de biomasse :

Au-delà des gisements méthanisables traditionnels :

          Fumiers et lisiers – résidus IAA – résidus de récoltes – écarts standardisés : les fruits & légumes moches et DLC dépassées – déchets organiques de la restauration – abattoirs – équarrissages - ….

Il faut ajouter :

Toilettes sèches 

Fosses étanches et sceptiques

Faucardage des délaissés 

Tontes écologiques

          Investir dans une unité communale de méthanisation c’est aménager un territoire d’un outil permettant de valoriser au mieux les effluents organiques liquides et solides qu’il produit. Ce tri est comparable à ce que ces territoires font pour les déchets ménagers : nous séparons volontairement : le verre – le papier / carton – les vêtements – les déchets organiques (2023) – graisses & huiles usagées - ….

          Il s’agit d’appliquer la même méthode pour les flux de biomasse en les répartissant vers le compost – le mulch – le BRF – le bohashi - la méthanisation – la station d’épuration des eaux usées – la phytoépuration – le lit de tourbe – les filtres à roseaux - ….

Bokashi (compostage urbain)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bokashi_(compostage_urbain)

https://fr.jardins-animes.com/bokashi-compost-japonais-est-que-est-i-48.html

 

          Encore faut-il que le territoire soit doté des installations et des circuits le permettant !

          Encore faut-il que les élus soient informés !

Encore faut-il que des animatrices et des animateurs de territoires promeuvent ces tris !

 

          Ainsi un effluent liquide des industries agroalimentaires va saturer une STEP alors qu’il représente une source énergétique méthanisable. Le critère de choix est le rapport DCO/DBO5

 

Le rapport DCO / DBO5 permet de mesurer la biodégradabilité d’un effluent :

·        < 2 : effluent facilement biodégradable

·        entre 2 et 4 : effluent moyennement biodégradable

·        > 4 : effluent difficilement biodégradable

https://learnandconnect.pollutec.com/comment-utiliser-mesure-dbo5-dans-traitement-biologique-eaux-usees/

 

          La dépollution d’un kg de DBO5 (Demande Biologique en Oxygène sur 5 jours) nécessite 3 kWh électriques par aérobiose (STEP) alors que ce kg génère 5 kWh sous forme de biogaz par méthanisation.

Bien trier c’est économiser de l’électricité et produire du gaz : le différentiel est de 13 kWh / kg de DBO5 (il faut 2.58 kWh gaz pour produire un kWh électrique).

Autrement dit la production d’un kWh biogaz économise 1.7 kWh électrique soit 4.3 kWh équivalent gaz.

 

https://www.eaurmc.fr/upload/docs/application/pdf/2018-02/2017-synthese-nrj-pour_web.pdf

https://www.oieau.org/eaudoc/system/files/documents/44/220337/220337_doc.pdf

 

file:///C:/Users/Alain/AppData/Local/Temp/02_Gillot_Irstea.pdf

0,72 kWh/kg DCO éliminé

https://www.suezwaterhandbook.fr/eau-et-generalites/processus-elementaires-du-genie-biologique-en-traitement-de-l-eau/cultures-bacteriennes-aerobies/cultures-libres-boues-activees

 

https://professionnels.ofb.fr/sites/default/files/ACTES_COLLOQUE_Eauxusees.pdf

3,5 KWh/kg de dbo5 éliminée

filtre à roseaux

 

https://www.expo-biogaz.com/sites/default/files/uploads/2019-06-12_14h_STEP_AMORCE_GAM_GIRUS_GATINAIS.pdf

 

Grenoble

 

 

 

Productivité des fermenteurs :

1 à 3 VVJ : Volume de biogaz par Volume de fermenteur par Jour

50 à 60% CH4 dans le biogaz 

 

 

PCI & PCS :

 

PCI du biogaz = 5 à 6 kWh/Nm3 selon la teneur en méthane.

PCI CH4 = 10 kWh/Nm3

PCS CH4 = 11 kWh/Nm3

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pouvoir_calorifique_sup%C3%A9rieur

 

Potentiels énergétiques d’une unité de 800 m3 de fermenteur fertilisant 80ha de SAU :

SAU : Surface Agricole Utile

 

Énergie produite par jour par unité :

Mini : 800 x 5 = 4 MWh/jour

Maxi : 800 x 6 = 4,8 MWh/jour

MWh : méga Watt heure : unité d’énergie qui vaut 1000 kWh

 

Puissance par unité :

Mini : 4/24 = 0,17 MW = 170 kW

Maxi : 4,8/24 = 0,2 MW = 200 kW

 

 

Investissement par MW :

Mini : 500 000 / 0,17 = 2 941 000 €

Maxi : 500 000 / 0.2 = 2 500 000 €

Soit un investissement moyen de 2,72 M€

 

Première comparaison : l’investissement au GW installé.

 

Soit 2 721 M€ pour 1 GW

Comparatif : source : http://www.leseoliennes.be/economieolien/investisscentrale.htm

 

Centrale à gaz :                621 M€ pour 1 GW.

Centrale au charbon :   1 242 M€ pour 1 GW.

Centrale nucléaire :                 2 662 G€ pour 1 GW.

Parc éoliens :                 1 269 M€ pour 1 GW

 

Conclusion : les unités communales de méthanisation sont plus chères que les centrales nucléaires mais il faut intégrer les autres énergies produites et évitées via cette filière. Il s’agit des engrais chimiques non épandus à raison de 80 unités d’azote par ha sur 80 ha cela donne 6 400 kg d’engrais de synthèse non épandus sans compter la potasse et les phosphates. Il faut une TEP pour produire 1 tonne d’engrais azotés.

https://azote.info/environnement-et-azote/les-bilans-environnementaux.html

1 TEP = 1 tonne de gazole

PCI du gazole = 10 kWh

 

Donc la contribution énergétique de la valorisation agricole des digestats est de 64 000 kWh/an soit 60 MWh ce qui correspond à une puissance de 0.007 MW.

L’énergie évitée par la substitution du traitement aérobie de la DBO5 par la méthanisation peut être estimée à 4MWh/j x 4.3 = 17.2 équivalent MWh/j soit une puissance équivalente de 0.72 MW. Estimons à 20% la quantité de DBO5 qui ne part pas en STEP, la puissance estimée pour ce poste serait de 0.144 MW.

Ajoutons ces 3 puissances : 0.17 + 0.007 + 0.144 = 0.321 MW.

 

L’investissement devient 500 000 / 0.321 = 1 557 632 € / MW = 1 558 M€ pour 1 GW

Ce qui est fort compétitif !

 

 

 

 

Seconde comparaison : le cout du MWh produit.

 

Résumé des coûts des systèmes

Les coûts (sur le tableau de calcul) sont en 2007 :

Système nucléaire :                                                 28,98 €/MWh.

Système éolien (25%) :                                 65,83 €/MWh.

Centrale à gaz (utilisée à 90%) :                              38,44 €/MWh.

Centrale au charbon (utilisée à 90%) :                    27,18 €/MWh.

Système éolien (20%) avec des turbines gratuites : 31,79 €/MWh.

 

 

 

Une tranche nucléaire de 1 300 MW correspond à 7 647 méthaniseurs communaux qui produisent 30% d’énergie électrique 

Il faut donc 22 941 communes pour une production électrique équivalente si la centrale nucléaire fonctionne 24 h/24.

 

Économie engrais : 80 unités azote par ha

1 kg N vaut 1 litre de gasoil soit 10 kWh.

 

Chaque unité produit 100 x 80 x 10 = 80 000 kWh/an d’économie engrais soit une  puissance équivalente de 9.1 kW à ajouter aux 170 kW de puissance biogaz.

 

 

Document en cours d’élaboration, non finalisé : actualisation le 9 juin 2022.